Nos Adresses : Dîner dégustation à l'occasion des 150 ans de la Brasserie Bofinger et découverte de la carte d'automne



Lorsqu’en 1864, le colmarien Frédéric Bofinger fonde une belle brasserie à la française rue Saint Antoine, rebaptisée en 1877 rue de la Bastille, il est bien décidé à conquérir les palais parisiens grâce aux spécialités de sa région natale, l’Alsace et une innovation remarquable la bière à la pression. La Brasserie Bofinger voit le jour sous les auspices de la Belle Epoque dont elle conserve encore aujourd’hui tous les attraits architecturaux. Rénovée avec soin au cours des décennies, elle a su conservé son cachet authentique, jusqu’à mériter en mars 1989 une inscription à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques. Amateurs de choucroutes garnies, de fruits de mer, de foie gras maison ou du célèbre pâté en croûte Bofinger, s’y pressent de nos jours avec autant d’appétit qu’il y a 150 ans. Grands de ce monde et gourmets de tout horizon viennent découvrir la cuisine du Chef George Belondrade dont la spécialité, la choucroute de la mer, fait perdurer la tradition et la générosité d’une institution de la gastronomie parisienne.








La Brasserie Bofinger, c’est tout d’abord un décor où chaque détail rappelle l’artisanat et le savoir-faire français. Une superbe coupole fleurie réalisée en 1919 par les peintres verriers Gaston Néret et Royé qui furent les collaborateurs d’Hector Guimard, surplombe la salle principale, érigée sur un ancien dépôt de charbon, nimbant la scène d’une lumière douce aux reflets changeants. Installée, lors des travaux entrepris par l’architecte Legay, le décorateur Mitzen entre 1919 et 1921, elle est mise en valeur par une glycine rehaussée sur une desserte dont les fleurs font écho aux arabesques de verre.

Frises et médaillons en marqueterie, miroirs biseautés, céramiques de Jérôme Massier, lustres floraux des frères Muller, maîtres verriers de Lunéville, dans le Salon des Continents parachèvent le cachet Belle Epoque. La devanture en chêne de l’établissement qui avait subi les outrages du temps a été rénovée en 1982 et refaite à l’identique de celle qui accueillait les dîneurs en 1919. Malgré les rachats successifs, cette brasserie a su conserver le charme de l’authenticité et son intronisation au sein du Groupe Flo en 1996 grâce au fondateur Jean-Paul Bacher a redonné tout son lustre à ce restaurant historique. 













Invitée à un dîner dégustation à l’occasion des 150 ans de la Brasserie Bofinger, j’ai pu découvrir quelques unes des spécialités qui ont font sa renommée ainsi qu’une partie de la carte d’automne. Savoureux foie gras maison en amuse bouche et gourmandes gougères accompagnés d’une coupe de champagne pour faire connaissance, copieux menu savamment orchestré, animations ludiques me laissent présager d’une soirée des plus inspirées.

En entrée, le pâté en croûte Bofinger parfumé au poivre vert, gelée au Riesling, tour de main incomparable, surprend par la robustesse des grains de poivre entiers. Taquin voire même espiègle. La chair de tourteau et avocat au citron vert gelée mangue passion et Gewurztraminer manque à mon sens d’un peu de relief, les produits de qualité entrant trop en compétition les uns avec les autres pour pouvoir s’affirmer, la neutralité de l’avocat volant la vedette. Le carpaccio de homard américain et de Saint Jacques, vinaigrette de betterave parfumée au gingembre, éclats de crumble aux noix, dressé lors d’un atelier par les heureux dîneurs font de l’esprit. Alliance heureuse des textures, moelleux du homard et des Saint-Jacques à peine contrariés par leur attente sur la tablée, croustillant du crumble, craquant des œufs de homard le tout relevé d’une intéressante vinaigrette.










Côté plat, superbe sole meunière, grillée ou vapeur et pomme à l’anglaise, qui remporte tous les éloges grâce à sa bienheureuse évidence. La simplicité fait des merveilles. La choucroute garnie qui suit, est splendide, le chou parfumé et subtil. La charcuterie qui l’accompagne est à l’avenant, francfort, saucisse jurassienne, lard fumé, côte salée sont impeccables.

Le troisième plat, Backeoffe de lotte, noix de Saint-Jacques et écrevisses, sauce Nantua joue avec intelligence sa partition plantureuse malgré un début de satiété dont il n'est certes pas responsable.  Mademoiselle l'écrevisse, ce n'est pas la peine de me jeter ce regard noir !







La farandole de desserts est tout aussi prometteuse. Enorme coup de cœur pour le kougloff façon pain perdu et ses mirabelles poêlées. Divin, je n'ai pas d'autre mot ! C'est rare de me laisser sans voix. Petite déception pour le traditionnel Paris-Brest relevé de cacahouètes, bon, certes, mais plutôt banal. La nage d’ananas à la vanille bourbon, crémeux de chocolat ivoire au citron vert et perles de grenade n’a malheureusement pas su me séduire. Peu adepte de chocolat blanc, j’ai trouvé qu’il ôtait à ce dessert sa fraîcheur, noyant sous sa crème trop onctueuse la pointe d’acidité des fruits. La tarte citron à la Bofinger dressée par nos amis blogueurs ne manque quant a elle pas d’allure. Voyez vous-même !   

Un vrai menu dégustation d’une générosité gargantuesque. Un grand merci à toute l’équipe qui nous a reçus avec beaucoup de gentillesse et de patience - bonjour, je m’appelle Caroline et je n’en fais qu’à ma tête, embêtant tout le monde. Coucou ! A Charlotte pour cette somptueuse invitation, Alice, Stéphanie et j’en oublie certainement. Mes plus plates excuses à Matoushi  que l’espace d’un instant j’ai confondue avec Kaeru - je suis blonde, blonde, blonde ! En somme, une soirée fabuleuse, digne d’un festin de roi, ponctuée de vrais coups de cœur gourmets. Les enfants si vous cherchez une table conviviale au décor époustouflant où le personnel malgré la renommée de l’établissement est adorable, n’hésitez plus !

Brasserie Bofinger
5-7 rue de la Bastille - Paris 11
Tél : 01 42 72 87 82
Horaires : du lundi au vendredi de 12h à 15h et de 18h30 à minuit, samedi de 12h à 15h30 et de 18h30 à minuit, dimanche service continu de 12h 0 23h