Hello, hello !
J’ai quelques soucis
de connexion depuis hier soir donc je serai brève pour vous annoncer les trois
textes sélectionnés par notre jury pour participer à la finale du
challenge littéraire. Dans l’ordre de publication :
1- Anne (Annmatmac)
du blog Love and Luck http://loveandluck.over-blog.fr/
Le caboulot d'en face fait le
plein ce soir. L'enseigne lumineuse écarlate,
psychédélique, y est sûrement pour quelque chose... On n'aurait pas mieux fait
à Las Vegas!
La gérante,
Rosabaya, odieuse virago
au ventre rebondi, fume un cigare sur le pas de la porte. L'épaisse fumée qui
sort par son nez, lui donne des airs de dragon gardant l'entrée de sa
forteresse. D'une éternelle humeur de
verrat hépatique, elle n'attire pas la sympathie.
Pourtant son
empire tourne bien, à en croire les rires et la musique qui s'en échappent
chaque nuit.
Comme je
suis la reine de la procrastination,
j'irai y faire un tour demain, avec Vivalto. "Je suis le cicérone du Monde!",
proclame-t-il. Il a pourtant perdu de sa superbe à force de s'envoler vers de
nombreux paradis artificiels. Sa dernière pérégrination au Pays du Cannabis Levant lui a été
fatale: il a laissé quelques neurones sur le sofa défraîchi de son salon...
Il
affectionne ce cabaret où l'on avale des litres de Lacryma Christi, en faisant
le signe de croix, comme pour sauver son âme.
Je ne bois
plus depuis longtemps, mais j'aime regarder ces poupées au regard de b(r)aise,
qui se dandinent autour des tables, telles (avec) des
langueurs de chat.
Vivalto,
lui, préfère gloser
ma Bible en écrivant tout petit entre les lignes et les versets, pendant que
tout s'agite autour de lui.
Quand je le
vois faire cela, je lui couperais bien la tête à la scie égoïne, histoire de voir
gicler son hémoglobine qui doit être aussi noire que ses yeux!
Je lui ai
pourtant interdit de gribouiller sur ce bouquin! Un fidèle client me l'avait
offert lors de l'ouverture de ma boutique ésotérique à New York.
Cautèle bien trouvée que d'y écrire au crayon de papier! "Je
t'offrirai une gomme pour ton anniversaire", m'avait-il lancé. Je
préfèrerais qu'elle efface mes rides. J'aurai 40 ans dans un an et un mois...
Nonobstant cette "manie", il reste mon seul ami de la nuit. Et il
me fait tant rire, quand je lui demande ce qu'est un pédibus, et qu'il me répond,
en zozotant: "Un bus pour homos?"
Rosabaya
tire le rideau de fer de "L'Antidote". Il est 4h22 et je n'ai pas encore
fermé... l'oeil de la nuit."
2- Cécile du blog
Sweet Kwisine http://sweetkwisine.blogspot.fr/
Penchée au dessus de la cocotte je regarde roussir doucement la viande.
C'est la première fois que je fais un ragoût de porc! La viande prend une
couleur dorée, c'est bon signe. Il faut qu'elle soit bien bronzée pour qu'elle
donne au plat sa couleur marron si caractéristique d'un bon ragoût. Le problème
c'est qu'à d'avoir la tête presque dans la casserole moi je deviens écarlate!
C'est qu'il fait chaud dans ma Kwisine!
Après
des jours de procrastination je me suis enfin décidée à tenter le coup! Il faut
dire que nonobstant une capacité certaine à les apprécier dans mon assiette, je
ne suis pas très douée pour cuisiner les plats mijotés et j'ai toujours peur de
les rater. Mais enfin, je me suis lancée. J'ai tout acheté bien comme il faut :
une énorme rouelle de porc (3 kg de chair fraîche découpée à la scie égoïne...
ok au couteau, mais vachement grand quand même!), un beau bouquet garni, un bel
oignon, du citron et du piment.
J'ai
laissé mariner la viande dans du jus de citron avec les épices pendant une
bonne matinée avant de la faire roussir dans ce grand faitout petit à petit
pour qu'elle soit dorée de tous les côtés. J'ai pris soin de laisser la
couenne, c'est elle qui donnera le moelleux à la viande et le goût au
plat. Maintenant qu'elle est bien colorée, elle va mijoter pendant une bonne
heure et demi.
L'avantage
de ce genre de recette c'est ça justement : laisser mijoter la viande! Pendant
ce temps, je peux me vautrer mon canapé dans des langueurs de chat et laisser
aller mon esprit à des pérégrinations historico-culinaires en regardant Game of
Throne.
Le
ragoût de porc! Voici bien un plat qu'ils devaient manger en ce temps là!
D'ailleurs, ça se passe quand à vrai dire cette série? Ha oui, c'est une
fiction!!! Mais bon ça pourrait être une sorte d'Antiquité- médiévale non? Et
puis il fait froid dans ces pays... très froid... On devait manger des plats
bien roboratifs dans les auberges et les caboulots de l'époque le tout arrosé
de vin. J'ai lu l'autre jour qu'il y a un vin de la région de Naples qui
existerait quasiment depuis l'Antiquité, le Lacryma Christi tu penses qu'on
pouvait en boire dans ce type d'endroit? ...n'exagérons rien quand même ça
devait seulement être une piquette bien corsée.
Couchée
sur le canapé, un frisson me parcours. Le vent s'infiltre à travers les
montants de la baie vitrée. Le temps est magnifique et pourtant j'ai un peu
froid. Ce doit être à cause de ce que je vois à la télé. Brrrr, dehors il fait
sacrément froid dans ce pays! Dans l'auberge il fait chaud et le brouhaha des
conversations rend l'endroit chaleureux malgré la puanteur du lieu. Le patron à
l'humeur de verrat hépatique, observe tout le monde d'un air suspicieux.
Le
voyageur a faim. Il a soif. Il doit être habile et se méfier de tous. Il doit
pour survivre être fort et souvent faire preuve de cautèle pour éviter les
ennuis. Il doit connaître les codes et ce langage ésotérique que parlent les
guerriers. Dans ces endroits que des hommes
pas de femme.
Ha, tiens, il y en a une. C'est Brienne, la virago de service... elle a
tout d'un homme. Encore une série virile en somme.
C'est
alors que j'entends derrière moi une voix grave déclarer "N'entends-tu pas monter l'appel de la nuit, les cris
des oiseaux de proie et la lune qui se lève alors qu'hurlent les loups..."
Hein? Quoi? Je bondis du canapé et me trouve nez-à-nez avec mon ami qui me dit
en en allumant le la lumière "Il fait nuit et ton ragoût est entrain de
cramer"! La bulle crève!
Regarde-moi!
Piètre cuisinière occupée à gloser toute seule devant la télé au lieu de
surveiller ses réalisations...
Il ne me reste plus qu'à utiliser le pédibus pour aller chez le chinois racheter de la viande.... on n'est pas prêt de manger!*
Il ne me reste plus qu'à utiliser le pédibus pour aller chez le chinois racheter de la viande.... on n'est pas prêt de manger!*
3- Mary du blog Color Moon http://www.color-moon.com/
La nuit est si épaisse, je crois entendre ton pas,
Les pesantes ténèbres, alors qu’hurlent les loups,
Me glacent jusqu’à l’âme et me mettent à genoux,
Aveugle, percé des cris de quelqu’oiseau de proie.
La lune se lève enfin dans des langueurs de chat…
Ah ! Ami de toujours ! Vais-je bientôt te revoir ?
Cette nuit ou demain ? Maintenant ? Fol espoir !
L’attente fut si lourde comme chape de plomb.
O conte moi enfin tes pérégrinations !
La lune nous éclaire. Je te vois, tu souris.
Tu souris et tu pleures. Je pleure aussi, tu vois…
Et ces larmes de sang, mon ami, sont pour toi
Comme autant de perles de Lacryma Christi.
Souviens-toi quand jadis, nous aimions tous deux boire
Cet élixir des dieux, ce breuvage écarlate,
Ce vin de l’amitié, oubli de nos déboires,
Dans quelque caboulot tout peuplé d’acrobates !
Et souviens-toi encore, quand nous partions dès l’aube
Rejoindre le vaste fleuve, nos rêves, nos bateaux …
Te rappelles-tu cet ange glosant, là dans sa robe
Aux dentelles voluptueuses, devenue virago ?
Dans mes bras, ami ! Viens ! Tant de souvenirs
Qui souvent me torturent, parfois me font sourire.
Ai-je rêvé ? Est-ce bien toi ? Cette nuit est magique…
Ou est-ce le mauvais tour d’un mal ésotérique ?
Car enfin ces années… d’attente, de solitude,
Nonobstant l’espérance d’être un jour réunis,
Ont étouffé en moi cette douce habitude
De chanter comme l’oiseau, de rire, d’aimer la Vie.
Peu à peu, vois-tu, comme une scie égoïne,
L’Attente a découpé ma gaieté en lambeaux.
Elle a haché mon cœur, qui devenu indigne,
Ne sait voir aujourd’hui ni le Bien, ni le Beau.
Je suis mort. Et qu’importe que la joie soit de mise !
J’ai chaque jour l‘humeur d’un verrat hépatique.
(Je passe cette rime car elle n’est pas pratique!)
Je suis bien las et triste, et ma mine est bien grise !
Et « demain » et « plus tard » sont mes uniques chants.
La Procrastination, ennemie redoutable,
A gagné le combat : j’ai perdu, je me rends,
Remettant aux calendes ou envoyant au Diable.
Ami, ô Cicérone ! vois le jour qui se lève !
Il est tard, il est tôt, il n’y a plus de bus !
Je vais devoir, encore, faire ma route pedibus !
Nous nous verrons, demain peut-être, plus tard, en rêve.
Adieu une fois encore ! L’heure de la fin est proche !
(Je pars avec le mot « cautèle » dans ma poche) »
Pour voter, deux solutions.
- sur le blog : répondre au sondage situé dans la barre à
droite
- sur la page Facebook https://www.facebook.com/pages/Parisian-ShoeGals/180087078727006
: liker / aimer la photo de votre finaliste préférée dans l’album Challenge littéraire
Félicitation à nos trois finalistes ! Je vous souhaite une très bonne chance et bon vote à
nos lecteurs vous avez une semaine, jusqu'au 8 février 23h59!
Petit rappel, les contributions se trouvent ici : http://parisianshoegals.blogspot.fr/2013/01/challenge-litteraire-1-les.html
le règlement là :
OMG! je n'ose y croire!! Un grand merci au jury et à toi Caroline d'avoir lancé cette superbe idée!!!
Kisses.
Hélas mon texte préféré ne fait pas partie des finalistes...
Mon préféré y est, mon deuxième préféré non. Comme quoi, nul n'est prophète en son pays...
Suis surprise et ravie ! ... merci au Jury , merci Caroline d'avoir si brillamment organisé ce challenge...et maintenant : place au vote !
Hello,
Je vote pour Cécile du blog Sweet Kwisine http://sweetkwisine.blogspot.fr/
J'adoooore !
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