Expo : Le pouvoir des fleurs, le parcours contemporain des métiers d'art - Second volet - Musée de la Vie Romantique - Jusqu'au 1er octobre 2017



Les œuvres naturalistes et artistiques de Pierre-Joseph Redouté inspirent les créateurs depuis le XIXème siècle. L'engouement pour le motif floral perdure de nos jours s'émancipant des catégories. La représentation des fleurs entre sciences naturelles, beaux-arts et artisanat trouve dans tous les champs de la création voie d'expression. L'exposition Le pouvoir des fleurs, Pierre-Joseph Redouté dont je vous parlais ici complète son propos en invitant vingt-six créateurs contemporains. A travers un parcours parallèle organisé avec le concours des Ateliers d'art de France, une quarantaine de pièces originales sont présentées dans les salles des collections permanentes. La scénographie ouvre ainsi le dialogue entre les œuvres de celui qui était surnommé le Raphaël des fleurs, les floraisons du jardin et les créations actuelles. 











Le Musée de la Vie Romantique se niche au sein de l'Hôtel Scheffer-Renan, ancienne maison-atelier du peintre et sculpteur d'origine hollandaise, Ary Scheffer. Au XIXème siècle, dans ce pavillon à l'italienne ouvert sur une cour pavée et un jardin de poche charmant, il recevait le tout Paris des arts et des lettres. L'enclos Chaptal, tel qu'il était surnommé, a vu passer entre autre Eugène Delacroix, George Sand, Frédéric Chopin, Franz Liszt, Gioachino Rossini, Ivan Tourgueniev, Charles Dickens, Hector Berlioz, Charles Gounod… 

Restée dans la famille de l'artiste, la bâtisse a pris une orientation muséographique depuis 1987. Le cadre historique de l'atelier-salon et de la bibliothèque, reconstitué avec la collaboration du décorateur Jacques Garcia, rend hommage à la période romantique. L'atelier de travail du peintre a été rénové en 2002 sous la houlette de François-Joseph Graf. Propriété de la Ville de Paris depuis 2007, le musée de la Vie Romantique séduit par la quiétude d'un jardin bucolique en plein cœur de la ville, le charme d'une demeure particulière devenue ode à un courant artistique. 











A l'occasion de l'exposition "Le pouvoir des fleurs", cabinet de bijoux, salon George Sand, petit salon bleu, bibliothèque ont été fleuris par la Maison Debeaulieu afin de célébrer l'art de Pierre-Joseph Redouté dans la fraîcheur les compositions florales de Pierre Banchereau. Le parcours création des métiers d'art se déploie à travers les plus célèbres pièces du musée. Les pièces contemporaines entrent en écho avec les collections permanentes partageant la même virtuosité des savoir-faire. 

Argent, bronze, coton, émaux, grès, mosaïque, papier, plâtre, porcelaine, silicone, soie, verre, terre crue, la matière façonnée interpelle idée de la représentation des plantes qui naît au XVIIème siècle avec les herbiers naturalistes. Le vocabulaire pictural employé, de la pure tradition des arts décoratifs à l'abstraction moderne, transcende les techniques, photographies, dessins, aquarelles, gouaches. Sculpture végétale en trompe-l'œil, verre soufflé reproduisant en trois dimensions les corolles délicates, cire, papier mâché, les représentations qui s'émancipent peu à peu de tout souci naturaliste, se révèlent expression d'une réalité intérieure. 








Flamboiement des couleurs, iconographie libérée, épure des formes jusqu'à la conceptualisation, les fleurs de ce florilège contemporain, contrepoint vivace aux œuvres de Redouté, prolonge la fascination. Le jardin réel, construction artistique et botanique, trouve dans cette interprétation symbolique une puissance philosophique, langage alchimique né plastique de la main de l'homme.

Le pouvoir des fleurs - Pierre-Joseph Redouté (1759-1840)
Le parcours contemporain des métiers d'art
Du 26 avril au 1er octobre 2017

Les créateurs : Alexandra Carron, Cécile Chareyron, Christine Coste, Agnès Debizet, Corinne Dorlencourt, Antonella Fadda Haffaf, Ferri Garcès, Tzuri Gueta, Félicité L, Hélène Lathoumétie, Bruno Livrelli, Stéphanie Martin, Samuel Mazy, Laurence Oppermann, Brigitte Pénicaud, Fabienne Picaud, Martine Polisset, Isabelle Poupinel, Sarah Radulescu, Marie Rancillac, Lise Rathonie, Angèle Riguidel, Bertrand Secret, Kyoko Sugiura, Valérie Tanfin, Françoise Tellier-Loumagne.

16 rue Chaptal - Paris 9
Horaires : du mardi au dimanche de 10h à 18h - Fermé le lundi
Tarif : 8 euros - Tarif réduit : 6 euros - Gratuit pour les moins de 18 ans



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.