Lundi Librairie : L'humanité disparaîtra bon débarras ! - Yves Paccalet



L'humanité disparaîtra bon débarras ! - Yves Paccalet : Essai provoquant mais réaliste, brûlot accablant teinté d'humour noir, L'humanité disparaitra bon débarras ! propose de sortir des poncifs écologistes bien-pensants. Sous des abords de pamphlet cataclysmique, Yves Paccalet, philosophe, naturaliste, membre de l'équipe du commandant Cousteau pendant quinze ans, ancien militant écologiste, dresse un constat sévère entre sincérité et désillusion. La planète se dégrade de plus en plus vite. Les ressources s'épuisent, la population explose. Les ressources s'épuisent pour satisfaire des intérêts immédiats. L'environnement est dévasté par les activités humaines, le désastre imminent et le déni absolu. Saccage des terres et des mers, nouveaux virus, course à l'armement nucléaire, changements climatiques et catastrophes naturelles, Yves Paccalet imagine treize scénarii catastrophes qui pourraient mettre un terme à l'aventure humaine.

Réquisitoire féroce contre l'humanité, portrait sombre et réaliste de notre monde, cette chronique d'une disparition annoncée cherche avant tout à éveiller les consciences. Désabusé, si Yves Paccalet flirte avec la misanthropie, il n'en demeure pas moins profondément humaniste. "Je ne prédis aucun avenir radieux à l'humanité, mais je ne puis m'empêcher de lutter pour sa survie". Alors que toutes les catastrophes écologiques prédites depuis trente ans sont en train de se réaliser, l'être humain s'est lui-même condamné à l'extinction.

Baignant dans un consumérisme maladif et obscène, l'homme moderne refuse de remettre en cause son mode de vie. Consommateur-pollueur, il préfère pratiquer la politique de l'autruche et fait prévaloir ses acquis égoïstes dans une logique de repli individualiste, surgeon pernicieux du capitalisme débridé. Léthargie instantanéiste, odieuse indifférence aux autres, les bouleversements infligés à la planète sont aujourd'hui irréversibles. Yves Paccalet désespère de "l'incommensurable stupidité" de l'espèce qu'il n'hésite pas à qualifier de "cancer de la planète". La fin de la civilisation telle qu'on la connaît est proche. 

"L'Homo sapiens se compose de soixante mille milliards de cellules et de beaucoup de substance égoïste. Nous allions la rapacité à la cruauté, tout en nous prenant pour la plus noble espèce ; la seule qui ait une conscience et une âme... Je m'amuse en agitant l'idée que Dieu nous aurait conçus à son image [..] L'homme n'agit dans l'intérêt général que par hasard ou par exception.

Inconscience, irresponsabilité, l'humanité porte en elle le germe de son annihilation, seule espèce animale à détruire son propre écosystème. Anéantissant aussi bien le milieu naturel que ses semblables, l'être humain ne semblent répondre selon Yves Paccalet qu'à trois pulsions irrépressibles : sexuelle, territoriale et hiérarchique. Raréfaction des ressources, menace de guerres, folie suicidaire et prolifération atomique, ce monde de surproduction et de surconsommation porté par le progrès scientifique et technique semble avoir oublié tout instinct de conservation au profit de la rapacité et de la cruauté. 

Défaitiste voire nihiliste, véritable coup de pied dans la fourmilière, L'humanité disparaîtra bon débarras ! dresse un tableau consternant. Brillant, lucide, accablant.

Paru en 2006, ce livre a été suivi un an plus tard, d'un second ouvrage, Sortie de secours, dans lequel Yves Paccalet envisage comme solution, une utopie salutaire de décroissance portée par la philosophie du peu.

L'humanité disparaîtra bon débarras ! - Yves Paccalet - Editions Arthaud - Edition de poche J'ai Lu



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.