Cinéma : Assassin's Creed, de Justin Kurzel - Avec Michael Fassbender, Marion Cotillard, Jeremy Irons



Condamné à mort pour meurtre, Callum Lynch est exécuté par injection dans un pénitencier texan. Il reprend connaissance dans un mystérieux laboratoire à Madrid, propriété de la société Abstergo Industries qui est l'émanation moderne de l'Ordre des Templiers. Cette organisation souhaite annihiler la violence en mettant la main sur la pomme d'Eden qui renfermerait l'ADN du libre arbitre que les Templiers considèrent comme la racine du mal. La relique sacrée aurait été, au XVème siècle, en possession d'Aguilar de Nehra, ancêtre de Callum et membre de l'Ordre des Assassins qui sont les ennemis héréditaires des Templiers. Rikkin, un scientifique génial, a mis au point une technologie permettant de libérer la mémoire génétique et d'accéder aux souvenirs de la lignée. Grâce à l'Animus, Callum, contraint et forcé, est projeté dans le passé de son ancêtre, en Espagne sous l'Inquisition, afin de retrouver la trace de la pomme.






Adaptation d'un jeu vidéo d'Ubisoft populaire et rentable, cet univers qui ne s'embarrasse de vérité historique séduira les gamers. Le film qui a clairement pour but d'élargir le potentiel de la franchise à succès en touchant un nouveau public mise tout sur l'intensité de l'action négligeant la narration qui en devient confuse.  Courses poursuites frénétiques en mode parkour, combats au corps à corps, effets numériques habiles, les aficionados trouveront leur compte. 

Assassin's Creed est indéniablement une réussite visuelle, la patte artistique de Justin Kurzel faisant des merveilles dans la réinvention des atmosphères du Moyen-âge andalou qui s'opposent aux ambiances glacées du laboratoire du XXIème siècle. Décors somptueux, costumes à l'avenant, effets numériques habiles, le réalisateur a imposé sa patte pour une esthétique léchée tout en surexposition et violence réaliste.






Mais les choix scénaristiques nuisent au récit. L'affrontement des deux guildes et ses enjeux, Assassins et Templiers qui auraient pu passionner le spectateur laissent sur le carreau les non-initiés. Les meilleures scènes qui se déroulent au XVème siècle sont limitées laissant un goût de trop peu qui fait penser à une utilisation rapidement expédiée de l'univers de la franchise.

La lourdeur des longs dialogues d'exposition censés fournir aux béotiens toutes les clés de la saga, les détails essentiels à la compréhension du jeu vidéo et à l'intrigue, ralentissent le rythme parfois jusqu'à l'ennui. Si les acteurs font leur possible, dans des incarnations très premier degré, très convaincues, les personnages manquent singulièrement d'épaisseur.





Moins mauvais que les adaptations de jeu vidéo qui eurent les honneurs du grand écran, Assassin's Creed manque d'efficacité, de limpidité tout en demeurant un film d'action tout à fait regardable dans la veine du divertissement pur.

Assassin's Creed de Justin Kurzel
Avec Michael Fassbender, Marion Cotillard, Jeremy Irons, Charlotte Rampling, Ariane Labed
Sortie le 21 décembre 2016 



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie. 



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