Cinéma : The Wave, de Roar Uthaug - Avec Kristoffer Joner, Thomas Bo Larsen, Ane Dahl Torp



Kristian est un géologue de renom en charge de surveiller des failles de la montagne surplombant le fjord de Geiranger, surnommée "la montagne de la mort" car susceptible de provoquer par ses effondrements naturels un tsunami dévastateur. Débauché par une grande firme, il s'apprête à quitter la petite station balnéaire avec sa famille pour Oslo. Les jours précédant le départ, les capteurs révèlent des données inusuelles. Les informations qui ne correspondent pas à l'activité normale inquiètent Kristian. Malgré le pressentiment d'une catastrophe à venir, il ne parvient pas à convaincre ses collègues.  Un pan de la montagne se détache provoquant une vague haute de 80 mètres qui déferle sur la ville. Il reste dix minutes pour évacuer et se réfugier dans les hauteurs à l'abri de la gigantesque menace.







Premier film catastrophe norvégien, The Wave applique à la lettre les codes des blockbusters américains dans une atmosphère scandinave aux paysages superbes. Depuis 2005, le fjord de Geiranger qui offre l'un des plus beaux panoramas naturels au monde fait partie des sites classés par l'UNESCO. Les prédictions réelles d'un incident grave menace l'activité de la région. Le film prodigue d'abondantes explications scientifiques pour éclairer notre lanterne à ce sujet. Les projections basées sur des catastrophes antérieures prévoient l'imminence d'un tsunami consécutif à l'éboulement des montagnes. Cependant les géologues chargés de la surveillance ne sont pas en mesure de dire quand aura lieu l'accident.

Malgré un suspense rapidement éventé, la narration efficace du compte à rebours donne un rythme certain à l'histoire. La deuxième partie du film dans la veine post-apocalyptique un peu bâclée - beaucoup de fumigènes, décors en studio du village en ruine - laisse à penser que tout le budget est passé dans les effets spéciaux numériques de la vague dévastatrice. Après l'option catastrophe, le film tourne au genre "survie" dans une atmosphère claustrophobe inquiétante.





L'accent porté sur la famille livre des personnages un poil caricaturaux avec le couple idéal, l'adolescent faussement rebelle, la gamine toute mignonne et donc insupportable mais dont les acteurs plutôt justes arrivent à faire quelque chose. Particulièrement Kristoffer Joner dans son rôle de Cassandre des temps modernes.

Un goût de déjà vu, The Wave évoque beaucoup de films des années 90 sans être, pour des questions de moyens évidentes, aussi spectaculaire que les grosses productions américaines. Si l'originalité n'est pas flagrante, la beauté des paysages et le décor charmant de la petite ville séduisent. Pas tout à fait raté, ce n'est pas exactement une réussite non plus d'autant que l'épilogue avec faux rebondissement dramatique aurait tendance à décrédibiliser l'ensemble.

The Wave de Roar Uthaug
Avec Kristoffer Joner, Thomas Bo Larsen, Ane Dahl Torp
Sortie le 27 juillet 2016



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.