Cinéma : Eddie the Eagle, de Dexter Fletcher - Avec Taron Egerton et Hugh Jackman



Depuis l'enfance, Michael Eddie Edwards souhaite devenir un athlète olympique. Fort d'une détermination opiniâtre et malgré une absence de don évidente, il s'essaie à diverses disciplines. Ses tentatives variées échouent jusqu'au jour où il s'intéresse aux sports d'hiver. Il rencontre un certain succès en ski alpin mais n'intègre pas la sélection britannique en 1984. Qu'à cela ne tienne, Eddie décide d'opter pour le saut à ski pour lequel la Grande-Bretagne ne présente aucune équipe. Tandis que sa mère le pousse à aller au bout de ses rêves, son père, plâtrier, préférait que son fils reprenne le flambeau familial. Le fiston part sans aucun soutien logistique en Autriche, centre d'entraînement des plus grands champions. Sans technique, sans matériel, il se lance sur les tremplins bien résolu à concourir au Jeux Olympiques d'hiver de Calgary en 1988. Touché par sa persévérance, Bronson Peary, ancien champion américain déchu qui a sombré dans l'alcool accepte de devenir son coach. Le Comité olympique britannique qui trouve sa candidature embarrassante n'arrête pas Eddie qui parvient, contre toute attente, à se qualifier.








Version romancée de l'épopée sportive du véritable Eddie the Eagle, cette histoire de perdant magnifique et d'échec héroïque reprend à son compte le credo olympique de Pierre de Coubertin "Le plus important…n'est pas de gagner mais de participer".  Aux résultats médiocres dans le contexte de la compétition, s'opposent la victoire personnelle et le dépassement de soi dans un récit bon enfant à l'humour tendre. Surmontant ses peurs pour réaliser ses rêves, Eddie trouve le courage d'aller au bout de son chemin envers et contre tous. Défiance des autorités sportives, moqueries de ses coéquipiers, son incroyable persévérance en fera la coqueluche du public et des médias, au détriment même des athlètes accomplis moins sympathiques.

Réalisation efficace, bande son des années 80 très revival, images pop et effets spéciaux idoines, Dexter Fletcher nous livre un feel good movie à la recette imparable. Les personnages attachants sont portés par des acteurs à l'évidente complicité. Taron Egerton, méconnaissable, incarne un Eddie pataud aux lunettes à double-foyer, anti-héros un rien neuneu mais touchant tandis que Hugh Jackman s'amuse visiblement dans le rôle de l'entraîneur brut de décoffrage porté sur la bouteille.  




Destin hors du commun retracé avec drôlerie et émotion, très librement inspiré d'une histoire vraie, Eddie the Eagle, film sans prétention mais plein de bons sentiments nous rappelle qu'à défaut d'accéder aux plus hautes marches du podium, cela vaut la peine de croire en ses rêves. Un agréable moment de cinéma, un joli divertissement.

Eddie The Eagle de Dexter Fletcher
Sortie le 4 mai 2016



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.