Expo : Séoul-Paris-Séoul, artistes coréens en France - Musée Cernuschi - Jusqu'au 7 février 2016



L'Année de la Corée 2015-2016 qui intervient à l'occasion des 130 ans de l'établissement des relations diplomatiques entre la France et la Corée, sera célébrée par l'organisation de nombreux évènements culturels, gastronomiques, scientifiques, sportifs. Un calendrier dense dans lequel s'inscrit la nouvelle exposition qui se tient au Musée Cernuschi, Séoul-Paris-Séoul. Cette manifestation consacrée aux artistes coréens qui ont travaillé en France et s'y sont parfois installés définitivement, propose, à travers une approche historique et thématique, de mettre en lumière les liens artistiques entre les deux pays des années 50 à nos jours. Le travail de trois générations d'artistes, depuis l'attraction de l'Ecole de Paris jusqu'aux plus récentes créations, questionne l'identité plastique coréenne par le biais d'une scénographie qui tente de trouver des marqueurs distinctifs communs à la scène contemporaine, l'une des plus dynamiques d'Asie.











L'exposition présentée au Musée Cernuschi cherche à appréhender l'histoire d'un renouveau tout en suscitant la curiosité du public parisien. Soixante œuvres issues de collections françaises - Musée Cernuschi, Centre national des arts plastiques, Musée Pierre André Benoît à Alès - ou coréennes - Musée national d'art moderne de Séoul, Musée Lee Ungno de Daejon - illustrent l'influence des écoles européennes sur l'évolution de l'art coréen et son entrée dans la contemporanéité. 

L'émergence d'un art moderne, entre confrontation des courants artistiques et persistances des techniques traditionnelles, s'est faite grâce à l'adaptation et à l'assimilation de nouveaux vocabulaires plastiques. Un art marqué par la pratique de la calligraphie et une relation complexe à la figuration. Le processus de création soutenu par les expérimentations et la diversité des techniques interpelle la matière, explore la lumière. La multiplicité de styles et de sensibilités s'exprime dans une expressivité contrastée et des rapports complexes à la culture d'origine des artistes. 











Parmi les tout premiers modernistes, Lee Ungno (1904-1989) et son épouse Park In-Kung (née 1929), acteurs majeurs des échanges artistiques entre la France et la Corée, ont su mêler la tradition orientale à la réflexion contemporaine à travers un art métissée novateur qui a rapidement accédé au rayonnement international.

Les charbons moirés de Lee Bae (né en 1956), évoquant l'influence de Pierre Soulages, trouvent dans la singularité de la matière une densité organique revendiquée. Les frêles silhouettes perdues dans les immensités poétiques de paysages lunaires de Shim Kyung Ja (né en 1944) sont tracées à l'encre sur le papier traditionnel coréen Hanji, support au potentiel largement exploité par ces nouveaux artistes coréens. Vastes panneaux de papier et intensité des couleurs, compositions abstraites baignées de soleil, Hai Ja (né en 1937) travaille sur la lumière dans la lignée d'une esthétique traditionnelle profondément renouvelée.











Malgré la diversité stylistique et technique ainsi que les variations du langage plastique, les toiles présentées ont toutes en commun l'élément fondateur de l'expatriation des artistes. Poussant la réflexion sur les caractéristiques de leur culture d'origine, ils cherchent à lui donner une expression contemporaine cohérente. Les logiques individuelles se rejoignent dans des préoccupations communes notamment la poursuite d'un dialogue entre les arts occidentaux et coréens.

7 avenue Velasquez - Paris 8
Horaires : Tous les jours sauf le lundi de 10h à 18h