Cinéma : Star Wars VII - Le Réveil de la Force réalisé par J.J. Abrams - Par Lisa Giraud Taylor



Trente ans après « Le Retour du Jedi », Luke Skywalker, grand maître Jedi, est en danger.  Après avoir enseigné et éduqué une nouvelle génération de Padawan, il s’est retiré tel Obi Wan Kenobi, son maître, à la suite d'un échec avec l’un de ses élèves qui s’est tourné du côté obscur. S’organise alors, sous le règne sombre du Premier Ordre, héritier de l’Empire, emmené par un tueur redoutable en la personne de Kylo Ren, une recherche intergalactique pour le retrouver.  Une jeune pilleuse d’épaves, Rey, un ancien Stormtrooper démissionnaire, Finn, et une petite « boule » de robot, BB-8, s’unissent, par la force des choses, avec le leader des pilotes de la flotte, Dameron, pour retrouver Luke. Au hasard de leurs aventures, ils seront aidés par Han Solo, qui a repris ses activités de contrebandier avec son fidèle Chewbacca, la Princesse Leïa, Général en Chef de la Résistance, et les inénarrables robots R2D2 et C3PO. La lutte entre le côté obscur et la Force va pousser chacun à aller toujours plus loin dans la connaissance de son passé et de son futur.






Ecrire cette chronique va se révéler aussi difficile que de résister au côté obscur de la Force ; Comment évoquer une telle saga, et en l’occurrence l’épisode VII, tant attendu, sans dévoiler ne serait-ce qu’un petit bout des révélations ? Car, honnêtement, divulguer le film serait préjudiciable aux futurs spectateurs ! Tout d’abord, revenons à la base, le film. Techniquement  et visuellement irréprochable il est ! Les effets spéciaux ne sont pas (trop) apparents. Je l’ai vu en 3D, bluffant. Les paysages « naturels », le désert pour la planète Jukka, la forêt, sont magnifiques. Les temps forts alternent avec l’humour légendaire usé avec parcimonie, les scènes de batailles sont épiques, notamment celle sous la neige. Un grand moment !

Bref, J.J. Abrams se montre à la hauteur des épisodes IV, V et VI. Je ne m’étendrai pas sur les I, II, et, dans une moindre mesure le III, avec lesquels j’ai eu du mal (dans tous les sens du terme) à me remettre, en bon fan de Star Wars.






Les personnages reprennent, avec modernité, les bases et thèmes historiques : l’amour, l’amitié, la trahison, la vengeance, la résistance et le mythe du père. Cette fois, le jeune naïf décidé à en découdre –Luke dans Un Nouvel Espoir- est interprété par une fille, Rey dont on ne sait rien du passé, hormis qu’elle est un pilleur d’épaves, drôlement dégourdie et qu’elle développe certaines habilités après avoir croisé le nouveau méchant de la Saga, Kylo Ren ; ce qui augure des révélations dans l’épisode VIII. Elle est aidée par un Stormtrooper, déserteur, qui a troqué son habit immaculé de terreur pour une tenue vestimentaire plus décontractée (vive le blouson d’aviateur). Il est aussi peu volontaire à la cause que l’était Han Solo lors de sa rencontre avec Luke mais qui, par la force des choses, et par béguin pour la demoiselle, pas en détresse pourtant,  – Leïa / Rey – va se ranger dans la bataille. Il y a aussi un pilote émérite, Dameron, guidant la flotte, charismatique – merveilleux Isaac Oscar – mais pas franchement le plus marrant, quelques créatures étranges et effrayantes, des femmes de pouvoir et des leaders sinistres. Je ne croiserai pas le Général Hux au coin d’une rue !

Evidemment, les méchants sont là ! En tête de gondole, Kylo Ren, disciple du Premier Ordre qui vaut son pesant de sabre laser. Non seulement, sa similitude avec les codes Dark Vadorien (blasphème !) est frappante mais son côté obscur est largement pas engageant. Sa cruauté est assez glaçante lors d’une certaine scène. Pourtant, son secret va en révolutionner plus d’un, j’en suis encore émue, et son futur promet de belles perspectives sombres. Chic !

Et, bien sûr, les historiques sont de retour, enfin ceux qui sont encore vivants. Pour l’instant. La Princesse Leïa, sans macaron mais avec son âme de (général en) chef, Han Solo, son humour, sa vie, son œuvre, Chewbacca, qui n’a pas pris un poil blanc –lui-, R2D2 et C3P0, toujours si lumineux, les –in- dignes précurseur d’une nouvelle « boule » qui va devenir culte, la choupinette BB-8 et, mince, tant pis, Luke Skywalker, himself. Je ne vous cacherai pas qu’un pincement au cœur survient quand ces icônes apparaissent sur l’écran.

Ce premier volet de la nouvelle trilogie est donc basé sur la recherche de Luke, dernier des Jedis et, par là-même, détenteur de toute la Force. Chaque personnage se retrouve, comme dans Le Nouvel Espoir, face à ses valeurs, ses envies et son destin auquel il ne peut, clairement, pas échapper.





Cependant, comme il faut bien pinailler un peu, je me dois de dire que, malgré que le temps passe agréablement, sans accro, sans temps mort, certains moments m’ont semblé « superflus » (blasphème, bis) et la ressemblance physique et vocale (en V.O. s’est flagrant) entre Daisy Ridley et Keira Knightley m’a, également, de temps en temps, dérangé. De plus, j’ai ressenti comme un manque à la sortie. Je ne saurai l’expliquer. Quelque chose manquait… Ce qui ouvre la voie royale à l’épisode VIII !

Alors, oui, bien sûr, les médisants pourront énoncer que ce nouvel opus pompe joyeusement sur Le Nouvel Espoir ; Les similitudes dans certaines scènes sont évidentes, les symboles au fascisme aussi – une scène particulière renvoie au congrès de Nuremberg en 1935 -  mais je les ai acceptées comme des clins d’œil à la trilogie historique ; comme une filiation, un lien indéfectible entre le passé et le présent – thème cher à Georges Lucas. Et puis, après tout, l’Histoire n’est-elle pas un éternel recommencement ?




Si l’on s’en tient à ce film, avec le passé des six autres épisodes, on peut légitimement dire que J.J Abrams a réveillé la Force,  va ravir les fans et susciter l’attente, l’appréhension et l’excitation pour les deux autres films, épisodes VII et XIX, prévus respectivement pour 2017 et 2019. La scène finale ouvre grande la porte à toutes les possibilités et à l’imagination. C’est pour cette raison que, malgré quelques bémols relevés çà et là – là, encore, impossible d’en dire plus, car cela serait trahi tout le film –, Star Wars  épisode VII « Le Réveil de la Force » est un bel héritage pour la légion de fans historique (oui, je fais partie du lot de 1977), de ceux arrivés en cours de route, et des petits nouveaux qui découvriront l’ensemble avec des yeux d’enfants. Car, pour aimer Star Wars, il faut non seulement aimer la Science-Fiction mais surtout garder son âme d’enfant, son innocence et son désir de découvrir d’autres choses, d’autres cultures, d’autres civilisations.

Une touche d’universel et d’humanité dans une très lointaine galaxie…
L’universalité de Star Wars est sa force, et donc, forcément, la nôtre.
Que la Force soit avec nous, tous.

Star Wars Episode VII – Le Réveil de la Force
Réalisateur : J.J. Abrams
Avec Harrison Ford, Carrie Fisher, Daisy Ridley, John Boyega, Oscar Isaac, Adam Driver, Domhnall Glemson, etc. (Ah, oui Mark Hamill, pardon).  
Sortie le 16 décembre 2015


Lisa Giraud Taylor est écrivain, photographe et blogueuse. Son roman Liverpool Connexion est disponible aux Editions Trinômes. Vous pouvez également retrouver sa plume piquante sur Le blog d'une ItemLiz Girl. Cette jeune femme hyperactive - mais comment fait-elle ? - collabore régulièrement avec les webzines Lords of Rock et So Busy Girls où elle nous régale de chroniques pleines d'esprit, ultra punchy dans un style bien à elle. Humour ravageur et pertinence sont ses marques de fabrique.