Cinéma : La Volante de Christophe Ali et Nicolas Bonilauri - Avec Nathalie Baye et Malik Zidi



Un soir d’orage, sous des trombes d‘eau, Thomas conduit sa femme sur le point d’accoucher à la maternité. Lorsqu'un adolescent traverse la rue, il ne le voit pas et le percute. Les secours sont appelés mais il est trop tard pour le jeune homme qui décède. La mère de celui-ci, Marie-France, dévastée par cette tragédie se retrouve en maison de repos. Neuf ans plus tard, elle se fait embaucher comme secrétaire intérimaire auprès de Thomas qui travaille comme chef de service d'une entreprise d'urbanisme. Peu à peu, Marie-France lui devient indispensable professionnellement et s’immisce dans sa vie personnelle, manipulant froidement tout le monde malgré l’hostilité affichée d’Audrey, l’ex-femme de Thomas, qui voit d’un mauvais œil l’attention que l’assistante porte à son fils, le petit Léo né la nuit du drame. Désir de vengeance, transfert affectif, jusqu’où  cette femme brisée par la mort de son enfant ira-t-elle ?





Thriller psychologique domestique mâtiné de mélo, La Volante est une histoire cruelle de vengeance lente, un film de folle d’inspiration hitchcockienne qui passe à côté de ses ambitions à force de vouloir trop plaire. Consensuel, cette œuvre grand public donne l’impression floue d’un téléfilm un peu vieillot pas trop mal fichu mais dont l’intrigue resterait tristement prévisible.

La réalisation froide de Christophe Ali et Nicolas Bonilauri qui se veut épurée et efficace se prend les pieds dans les grosses ficelles scénaristiques. Ces facilités marquent un certain manque d’audace, d’ampleur, souligné par un suspense mou. Malgré une atmosphère délétère, celle de l’horreur s’immisçant dans l’intime, le trouble ne parvient pas à s’installer tout à fait. La trame balisée du récit laisse peu de place aux conflits moraux abordés de façon très elliptique.





La sensation d’artificialité est renforcée par le manque d’épaisseur des personnages volontairement abstraits. Les comédiens s’en sortent pourtant plutôt bien. Malik Zidi sobre et ambigu, parvient avec une économie d’effets intelligente à faire ressortir la part d’ombre de Thomas. L’interprétation inspirée de Nathalie Baye, méconnaissable entre le prologue et le développement, donne à la démence calculatrice de Marie-France une dimension réfrigérante. Par contre, décidément, je crois que je suis un monstre, une nouvelle fois, j’ai été horripilée par le rôle du petit garçon doté pourtant d’une bouille charmante.




Film d’un genre hautement prisé Outre-Atlantique, j’ai notamment beaucoup pensé à La main sur le berceau, La Volante souffre d’une mise en forme très française, vaguement surannée qui manque de souffle. Pas exactement une réussite donc.

La Volante de Christophe Ali, Nicolas Bonilauri  
Avec Nathalie Baye, Malik Zidi, Johan Leysen
Sortie le 2 septembre