Théâtre : Dominique Blanc lit "Les Années" de Annie Ernaux - Théâtre de l'Atelier - Prolongation jusqu'au 29 mars



De la fin de la Seconde Guerre Mondiale à nos jours, les mots d’Annie Ernaux retracent « Les Années » de sa vie, une autobiographie pudique privée de je pour se décliner à la troisième personne du singulier, une autobiographie qui pourrait aussi bien être le portrait sensible et émouvant de toute une génération de femmes. Une œuvre intime et universelle dans laquelle les détails de la trajectoire personnelle se mêlent au mouvement de la grande Histoire. Comment les êtres se construisent-ils à travers les souvenirs épars, les photographies redécouvertes, le sentiment des années évanouies et la rumeur du monde. La mémoire collective et l’itinéraire d’un être sont convoqués afin de conserver la trace des jours passés pour qu’ils ne disparaissent pas tout à fait.

D’un côté, l’intime avec l’enfance, les espoirs, l’amour, la maturité, les promesses non-tenues de la vie et de l’autre l’universel, les avancées sociales et sociétales, le progrès technologique, la profusion des biens de consommation, la société des loisirs, la politique, les conflits, l’éveil des consciences. C’est la voix de Dominique Blanc, à nulle autre pareille, qui porte le spectateur à travers ce beau texte, poignant et mélancolique. 

Seule en scène, assise à une table dans un halo de lumière, la comédienne lit les mots rigoureux et lumineux d’Annie Ernaux tandis qu’une bougie symbolique brûle comme file l’existence. Alors donc c’était donc ça, la vie ? Des flots d’émotion, la nostalgie et la douleur exquise de la condition humaine, elle incarne avec justesse et économie d'effets, chaleur et empathie cette existence emportée dans les remous de la destinée universelle.




«Les Années», un livre d’Annie Ernaux qui m’accompagne sur les tournées et les tournages depuis quelques années déjà. Je ne m’en sépare pas. J’aime l’écriture d’Annie Ernaux. C’est une écriture exigeante. C’est une exploration totale de l’être tout entier. «Les Années» est une autobiographie romanesque qui a l’élégance de ne jamais dire «moi» ou «je». C’est notre mémoire collective à tous : à partager avec bonheur et intensité ! » Dominique Blanc

Dominique Blanc a ouvert avec cette lecture un nouveau cycle au Théâtre de l’Atelier sous l’impulsion de son directeur Didier Long. Du 17 février au 1er mars, Jean-François Balmer « Un candide à sa fenêtre » de Régis Debray. Du 3 au 15 mars lecture en douze épisodes Entretien avec Jean-Paul Sartre de Simone de Beauvoir par Sami Frey. En attendant les prochaines éditions.

Dominique Blanc lit « Les Années » de Annie Ernaux
Prolongation exceptionnelle jusqu’au 29 mars 2015
Cycle Les lectures de l'Atelier
1 place Dullin - Paris 18
Tél : 01 46 06 49 24