Série : Le Siècle Magnifique, Muhteşem Yüzyıl, intrigues à la cour de Soliman le Magnifique



Le plus fameux sultan de l’Empire ottoman, Soliman le Magnifique (1494-1566), accède au trône en 1520 au décès de son père Selim Ier. Alexandra, originaire de Ruthénie (Crimée) est la fille d’un prêtre orthodoxe. Capturée par les Tatars, elle est livrée comme esclave au harem de Topkapi à Istanbul. Le sultan la remarque pour sa beauté et elle devient sa favorite préférée au grand dam de Mahidevran, la concubine Haseki Sultan, mère du prince héritier Mustafa. Soliman rebaptise la fougueuse captive, Hürrem, la souriante, connue en Europe sous le nom de Roxelane. Celle-ci intrigue pour se faire une place toujours plus importante au sein du microcosme de femmes où elle est enfermée. Compagnon de route du sultan, Pargali Ibrahim Pacha, esclave originaire de Parga en Grèce, grec par son père, italien par sa mère, gravit les échelons de la cour. Fauconnier royal, premier officier de la chambre impériale puis Grand Vizir, il est secrètement amoureux de la sœur de Soliman, Hatice Sultan. Entre conquêtes militaires, réformes de la société, histoire de querelles familiales, intrigues de palais et rivalités féminines, un vent épique souffle sur Le Siècle Magnifique.

Je n’ai plus de vie sociale depuis trois semaines. En cause, la découverte de cette série turque, saga historique retraçant le règne du dixième sultan de la dynastie ottomane qui marque au XVIème siècle l’apogée de la puissance économique, militaire, politique et culturelle de l’Empire. Le Siècle Magnifique,  Muhteşem Yüzyıl, feuilleton créé par Meral Okay, célèbre scénariste ankariote me fait pêle-mêle penser aux Tudors, Angélique marquise des Anges - l’héroïne principale, une rouquine explosive surtout - ou encore Les rois maudits. Ca complote sec au palais de Topkapi.

Par son rythme assez éloigné des montages ultra-efficaces des séries américaines - 1h40 en moyenne par épisode et il y en a 139 - la simplicité des intrigues essentiellement centrées sur les histoires de cœur, cette série évoque aussi les telenovelas. Curieusement, dès le deuxième volet, on s’habitue plutôt bien à ces longueurs, ces langueurs. Tourné à Istanbul et Edirne, Le Siècle magnifique, soap de qualité, offre une évocation flamboyante, à défaut d’être historiquement tout à fait exacte, de l’Empire ottoman, ses palais, ses harems, sa population cosmopolite. Chronique romancée, vision idyllique de la période, cette fiction décrit avec un certain bonheur l’une des facettes de Soliman Ier, poète, orfèvre, mécène, grand stratège et législateur.

Diffusé depuis 2011, tout d’abord sur la chaîne Show TV puis Star TV, ce feuilleton made in Turkey a déjà conquis plus de 40 pays dont 22 au Moyen-Orient. Devant le succès rencontré, le premier ministre turc Erdogan ainsi que les milieux religieux se sont insurgés contre l’image d'amateur de liqueurs - Soliman avait un faible pour le vin - coureur de jupons, contraire aux bonnes mœurs musulmanes, que la série confère au célèbre sultan. La diffusion a d’ailleurs été interdite sur les vols de la compagnie aérienne nationale. En même temps, les téléspectateurs se doutent bien que 600 femmes claquemurées dans un harem - elles sont moins nombreuses dans le feuilleton - ce n’est pas pour jouer à la belote. La grandeur du Magnifique, en somme.  

La série est disponible en turc sous-titré en anglais - pas de français, désolée - sur la chaîne Youtube Magnificent Century English Subs ici.  Et j’ajoute tout de suite à ce billet les deux premiers épisodes. Enjoy !

Le Siècle Magnifique - Muhteşem Yüzyıl
Casting :
Halit Ergenç : Soliman Ier
Meryem Uzerli : Hürrem Hatun / Alexandra / Roxelane
Okan Yalabık : Pargali Ibrahim Pacha
Nur Fettahoğlu : Mahidevran Sultan
Selma Ergeç : Hatice Sultan