Expo : Artaq Paris, 3ème Edition - Espace Cardin - Jusqu'au 27 novembre 2012



Pour la troisième année consécutive, Artaq qui représente plus de 130 artistes de 48 pays différents, organise une exposition autour de l’art urbain. Présentée pour la première fois à Angers au printemps, elle a pris ses quartiers parisiens à l’Espace Pierre Cardin jusqu’au mardi 27 novembre 2012 avant de rejoindre Bruxelles début 2013. L’art urbain est l’expression d’une vision qui apporte une lecture différente de la ville. Il s’agit pour l’artiste de reprendre possession de l’espace public, l’esthétiser sous un angle inattendu, le revaloriser en apposant une forme libre sur la forme imposée, l’esthétique institutionnalisée des villes et l’omniprésence de la publicité. Artaq cherche à mettre en avant le travail d’artistes parmi les plus représentatifs des arts émergents. 




Le street art c’est avant tout un geste, l’intervention dans l’espace public régi par le principe de clandestinité et dont l’intention est de faire acte de présence. Il répond à une logique d’appropriation, un mur, une image et une évolution vers une expression plastique protéiforme. Le champ artistique pluralisé génère l’émergence de nouvelles disciplines, l’élargissement de la gamme esthétique, l’enrichissement du vocabulaire créatif commun. Cette culture complexe dont les réalisations s’intègrent naturellement au champ géographique de la cité se développe selon un phénomène d’insémination et de viralité. Son magnétisme particulier doit beaucoup à son essence libertaire et son mode de propagation explique son ancrage profond.

Travailler dans la rue, en répondant aux principes de furtivité et de clandestinité amène en soi une mutation esthétique impérative. La transformation du langage artistique passe par un travail d’hybridation, l’invention de formes inclassables et l’irruption d’espaces spontanés de création pluridisciplinaire. Le marché de l’art à l’étroit dans son aire traditionnelle s’échappe vers  la rue. Cette nouvelle dynamique est directement engendrée par la conquête progressive du territoire urbain, l’appropriation autoritaire de l’espace public.




En partageant leur vision, les artistes qui interviennent sur les murs de la cité sont en train de recomposer le concept de contemporanéité. La déconstruction de la notion d’œuvre d’art et parfois même d’artiste se fait au profit de celle de processus. L’art urbain, c’est l’art du geste public. Le graff, plaisir de subversion, poétique dissidente est une pratique individualiste, pas ennemie du vandalisme dont l’histoire retrace celle d’un mouvement artistique mais également celle d’une pratique de sociabilité.




Aujourd’hui, des contradictions tiraillent la sous-culture de l’art urbain devenue mainstream. A la recherche de légitimité et de crédibilité les street artists ne tendent-ils pas vers une dénaturation de leurs œuvres lorsqu’ils pénètrent les galeries? Il existe pourtant un lien entre la rue et la galerie qui n’est pas inintéressant. Les créations présentées sont différentes. Accroché aux cimaises le street art échappe à son destin éphémère, vise la pérennité. Toute pièce réalisée dans la rue est amenée à disparaître, cela fait partie de la beauté de l’art urbain. Mais l’intégration à un circuit officiel est nécessaire pour la reconnaissance du mouvement. Cela mène parfois à des situations schizophréniques, tel Invader arrêté à Los Angeles pour avoir posé une mosaïque sur un mur du Musée d’Art Contemporain dans lequel il était exposé.



Ce week-end n’hésitez pas à faire un tour à l’Espace Pierre Cardin, pour découvrir ou redécouvrir en indoor de nombreux artistes fortement engagés dans le mouvement street art. Droit d’entrée tout petit, 3 euro en tarif normal et 1 euro tarif réduit étudiants et chômeurs. Au cours de l’exposition présentée par Artaq vous pourrez découvrir les œuvres d’Astro, Kanos, Djalouz, Kaalam, Katre, Flow, Cyclop, Johanna8, Niack1, Wen-Jié Yang, Yz, Akinori Opishi, Belin, Btoy, San, Okuda, Gola, Betz, Olek, M-City, Freezalight.ru, YvettvHelin, Madaga Sayeg,Gmehling, John Reaktor, Orticanoodles, Roa, Oli-B. Et là d’un coup, je me dis que je n’en touche pas une en art urbain étant donné que dans cette liste, je ne connais que 4 artistes. Ca ne me fera pas de mal de passer quelques heures là-bas.

Artaq
jusqu’au 27 novembre 2012
Espace Pierre Cardin
1, avenue Gabriel - Paris 8
Horaires : tous les jours de 11h à 19h sauf mardi 27 de 11h à 15h
Entrée : 3 euro
www.artaqparis.com